Arrêtons de nous voiler la face
Article paru dans le Jerusalem Post lundi 14 mars dans lequel PMW explique que l'incitation à la haine et la glorification des terroristes doit impérativement prendre fin avant toute reprise des négociations de paix
L'Autorité palestinienne (AP) et ses dirigeants partagent le blâme du meurtre de ces cinq Israéliens d'Itamar vendredi, dont deux enfants et un bébé, avec les terroristes qui les ont commis. Elle et ses dirigeants ont préparé le terrain de ces assassinats par d’incessantes incitations à la haine et l'apologie de la violence et du terrorisme.
En parallèle de ses belles déclarations en anglais, l’AP continue d’utiliser toutes les structures sous son contrôle pour diaboliser les Israéliens et encourager à la violence. Les terroristes y sont présentés comme des héros et des modèles à suivre pour les Palestiniens, et le meurtre d’Israéliens comme le salut pour la gloire éternelle.
Il y a tout juste deux mois, lorsqu’il a remis 2000 $ à la famille d'un terroriste qui avait attaqué les soldats de Tsahal, le chef de l'AP Mahmoud Abbas a adressé un message clair de soutien à la terreur. La semaine dernière, le journal quotidien officiel de l’AP, Al-Hayat Al-Jadida, annonçait un tournoi de football nommé d’après Wafa Idris, la première femme terroriste-suicide palestinienne. Il y a trois semaines, la télévision de l’AP, qui se trouve sous le contrôle direct d’Abbas, diffusait des clips vidéo à la gloire du terroriste Habash Hanani, qui en mai 2002 a assassiné trois étudiants israéliens dans la même implantation d’Itamar. De surcroît, deux fois en 2008 et une fois de plus l'été dernier, l’AP a nommé des colonies de vacances d’après la terroriste Dalal Mughrabi, qui en 1978 a mené l'attaque la plus meurtrière de l'histoire d'Israël, où 37 civils furent tués dans le détournement d'un bus.
Mais les tentacules d’incitation à la violence et au terrorisme de l’AP sont encore plus longues, et pénètrent même le domaine culturel et musical, domaines si souvent utilisés ces dernières années ailleurs dans le monde pour promouvoir la paix et la tolérance. L'année dernière, la télévision palestinienne a diffusé des spectacles d'un groupe appelé Alashekeen, dont une chanson annonçant la conquête d'Israël par la guerre sainte, dans laquelle tout Israël est présenté comme “la Palestine”, et les régions du Carmel, près de Haïfa, les villes de Lod, Ramlé, Jérusalem doivent être libérées : “A Ramlé, nous sommes des grenades... la révolution palestinienne [les] attend... Nous avons remplacé les bracelets par des armes. Nous avons attaqué les méprisables [sionistes]. Cet ennemi envahisseur est sur le champ de bataille. C'est le jour de la consolation du djihad. Appuyez sur la gâchette. Nous allons racheter Jérusalem, Naplouse et dans le pays.”
Comme si la diffusion répétée à la télévision palestinienne de manifestations culturelles de ce groupe musical ne suffisait pas, Abbas a choisi de l’honorer, en publiant un décret présidentiel le hissant au rang de groupe national officiel palestinien.
L’AP puise cette incitation à la haine nationaliste dans des messages islamiques. Elle semble avoir adopté des idées que l’on croyait être l’apparat de l'idéologie du Hamas : le conflit avec Israël est un Ribat - une guerre de religion d'Allah pour défendre la terre islamique, où le conflit avec Israël est sans concession. Le ministre du Culte, Mahmoud Habbash, nommé par Abbas, scande dans ses sermons que le conflit avec Israël n'est pas territorial mais qu’il entre dans le cadre de la loi islamique : “Allah nous a ordonné le Ribat sur cette terre bénie. Nous devons respecter le commandement d’Allah. Que nul ne se trompe et imagine que le Ribat est un choix et rien de plus. C'est un commandement.”
Habbash prêche également que le conflit contre Israël - l'ensemble d'Israël - est mentionné dans le Coran : “La catastrophe, en réalité, n'a pas commencé en 1948, mais probablement en 1917, avec la maudite Déclaration [Balfour], qui a fait une promesse à ceux qui ne le méritaient pas... Depuis cette date, un peuple résolu, des combattants et des combattants du Ribat n'ont pas cessé [de se battre] sur notre terre bénie... Ce conflit est explicite dans le Coran et notre engagement envers lui est invoqué dans le Coran.”
En bref, l’AP, comme le Hamas, enseigne à son peuple que l'islam ne permet pas de réconciliation avec Israël.
Avec des messages récurrents comme celui-ci, venant de la direction de la soi-disant modérée Autorité palestinienne, comment s’étonner que des carnages comme celui d’Itamar ce week-end puissent avoir lieu ? Les Palestiniens comprennent par là que s’ils assassinent des Israéliens, c’est l’honneur assuré de la part de leurs dirigeants et de la société, une récompense financière à leur famille s'ils sont tués dans la foulée, et qu’ils n’auront fait que respecter une religion qui prône la disparition d'Israël.
Le terroriste qui a commis ces meurtres ignobles à Itamar a-t-il rêvé d'un camp d'été palestinien à son nom ? A-t-il imaginé Allah lui accorder des récompenses au paradis éternel pour avoir suivi son commandement ? A-t-il senti qu'il accomplissait son devoir national et qu’il recevrait une compensation financière ?
Et que dire de la communauté internationale qui croit naïvement les dirigeants de l'AP lorsqu’ils prétendent que l'incitation a cessé ? C’est la communauté internationale, représentée par la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a énoncé les conditions préalables pour que l'Autorité palestinienne réintègre les pourparlers de paix : “Nous n’œuvrerons qu’avec un gouvernement de l'Autorité palestinienne qui acceptera explicitement et sans ambiguïté les principes du Quartet : l’engagement à la non-violence, la reconnaissance d'Israël et l’acceptation des accords et engagements précédents, y compris la Feuille de route (Le Sous-Comité américain de l’Appropriations des maisons, le 23 avril 2009).
La Feuille de route statue que “toutes les institutions officielles palestiniennes doivent mettent fin à l’incitation contre Israël”.
La communauté internationale a totalement n’a jamais vérifié si ces conditions étaient respectées, se contentant des promesses d’Abbas, et continuant de financer l'Autorité palestinienne. C’est un autre échec.
Toute personne impliquée dans le processus de paix qui croit que le problème de l’incitation n’est qu’un parmi tant d’autres, tel celui de l'eau, des frontières et des réfugiés, fait une erreur tragique. Toutes ces questions doivent être négociées dans le cadre du processus de paix. Mais tant que l'Autorité palestinienne continuera à diffuser ces messages, il n'y a pas de processus de paix possible.
Il incombe au monde d'aviser l'Autorité palestinienne que si elle veut être de la partie, elle doit rayer les messages de haine et les remplacer par une éducation à la paix.
Et d’ici-là, la communauté internationale doit isoler et ostraciser l'Autorité palestinienne, tout comme elle le fait avec le Hamas, et cesser de prétendre que la paix est en marche.